Patrimoine

Le moulin de Chantecoq

Moulin de Chantecoq

Situé dans un parc boisé sur la partie haute de Puteaux, le moulin de Chantecoq a été construit en 1648 en bois, sur la butte du même nom, par Michel Langlois, Contrôleur Ordinaire Provincial des Guerres sous le roi Louis XIV.

Bâtiment reconstruit dans le courant du 18ème siècle en moellons et doté de quatre ailes, il a servi à moudre le blé de la population locale pendant plus de deux siècles. En 1786, la communauté des Dames de la Maison royale de Saint-Cyr, succède aux abbés de Saint-Denis comme propriétaire des lieux. Déclaré bien national lors de la Révolution Française, le moulin devient en 1790 propriété de la commune de Puteaux.

Exploité jusqu’en 1820, puis pillé et laissé à l’abandon, le moulin est loué dès 1823 à Pierre Lorilleux, qui y installe une fabrique d’encres d’imprimerie. Devenu, par la suite propriétaire du bâtiment et de ses dépendances, il en fait le point de départ de ses usines à Puteaux et l’emblème de sa société à travers le monde.

Transformé en musée de l’imprimerie pendant une partie du 20ème siècle, le moulin est donné par la société Lorilleux à la ville de Puteaux en 1979, suite à la fermeture de l’usine. Cette dernière, lui redonne des ailes en 1983.

Restauré en 1990, le moulin devient alors une annexe du Conservatoire municipal, lui-même installé sur le site depuis les années 1970. Il fait partie d’un site classé depuis mai 1955.

Le Théâtre de Puteaux

Théâtre des Hauts-de-Seine

La municipalité de Puteaux décide dès 1909 de la construction d’une salle des fêtes. Le 31 mai 1910, c’est l’architecte Léopold Bévière qui remporte le concours architectural. Construite à partir de 1913 rue Henri-Martin, cette salle n’ouvrira ses portes au public qu’après la Première Guerre mondiale en mars 1921.

Bâtiment en pierres de taille de style néoclassique, il est composé d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée surélévé, d’un premier étage carré et de combles. On pourra noter l’originalité de son dôme carré et la présence d’un bas-relief en son pignon central, dont le décor composé d’angelots assis, de guirlandes, de cornes d’abondance, de fleurs ou de masques encadre les armoiries de la ville.

En 1965, la salle des fêtes est aménagée en théâtre et prend l’année suivante le nom de Théâtre des Hauts-de-Seine et désormais Théâtre de Puteaux. Les travaux sont dirigés par l’architecte Roger Taillibert.

Le bâtiment connaît par la suite plusieurs campagnes de rénovation, comme à la suite d’un incendie en 1977 qui ravagea la toiture ou de 1984 à 1986 avec la réfection de la salle de spectacle par le cabinet d’architecture Eram & Shafie, Il est à l’origine d’une salle de 740 places, qui par la taille de sa scène et ses qualités acoustiques, se prête autant à la mise en œuvre de spectacles de danse que de représentations théâtrales ou de concerts.

L’Hôtel de Ville

Hôtel de Ville

Dès la fin des années 1920, un concours lancé par la Municipalité et remporté par les architectes Jean et Edouard Niermans, prévoit la réalisation à l’angle des rues de la République, Chantecoq et Anatole-France, d’un complexe
centralisant les services administratifs communaux et de l’Etat. Les frères Niermans sont également à l’origine d’autres bâtiments à Puteaux comme l’école Marius Jacotot, la partie ancienne de l’hôpital, les HLM Lorilleux et la
crèche-maternelle Félix Pyat. Ils sont aussi les architectes de l’ancien Hôtel de ville d’Alger.

L’Hôtel de ville de Puteaux est inauguré le 24 juin 1934 et obtient en 1937, le prix Bailly d’architecture attribué tous les deux ans à la plus belle construction du département de la Seine. L’édifice est un savant mélange entre le style moderne dans son ensemble et néoclassique côté esplanade, dont la façade est animée par une imposante colonnade placée en avant des baies et disposée en logia. On notera également le soin particulier apporté à l’éclairage, notamment au niveau des espaces ouverts au public, par l’utilisation de pavés de verre, de verrières, d’oculi ou de baies vitrées.

La décoration est confiée aux plus grands artistes de l’époque. Outre Raymond Subes pour les ferronneries, le peintre Louis Bouquet réalise la fresque de l’escalier d’honneur dédiée à l’histoire de Puteaux, tandis que Pierre Dionisi célèbre les joies de
l’existence par une fresque colorée dans la salle des mariages. Les parquets à mosaïques et motifs géométriques sont l’œuvre de la maison Noël et le mobilier d’inspiration Art Déco de la société Perron-Moyne et Tantôt. Enfin, le sculpteur Alfred Janniot, grand prix de Rome, réalise les bas-reliefs qui animent les façades de la rue de la République.

Bâtiment avant-gardiste et marquant du mouvement moderne qui anima les années 1930, l’Hôtel de ville de Puteaux reste aujourd’hui exemplaire par ses qualités techniques, esthétiques et fonctionnelles.

L’Eglise Notre-Dame-de-Pitié

Vieille église

C’est en 1509 que Guillaume Briçonnet, abbé de Saint-Germain-des-Prés, autorise la construction d’une chapelle à Puteaux, dépendante de la paroisse de Suresnes jusqu’en 1717, date à laquelle elle devient église paroissiale. Bénie par Monseigneur François de Poncher, évêque de Paris, le 26 mai 1523, elle prend le nom de Notre-Dame-de-Pitié.

Le bâtiment initial, alors composé d’une simple nef terminée par une abside à pans coupés, connaît par la suite de profondes transformations, avec l’installation de vitraux au cours du 16e siècle, classés monuments historiques depuis mars 1886. Vers 1640, la chapelle est agrandie d’une tour en forme de clocher, qui abritera au fil des siècles, différentes cloches comme celle de 1685 dont le parrain fut le musicien Jean-Baptiste Lully.

Disparues pendant la Révolution, il faut attendre le milieu du 19ème siècle pour que de nouvelles cloches soient installées (visibles aujourd’hui dans le jardin Offenbach rue Cartault). A cette même époque, est construit sur le côté droit et de manière
contiguë à l’église, un bâtiment aujourd’hui disparu, abritant un poste de garde et une prison, puis transformé en sacristie.

Jusqu’en 1934, l’église bénéficie de remises en état périodiques. A partir de cette date, le clergé ayant obtenu la construction, rue Lucien Voilin, d’un édifice plus vaste, l’Eglise Sainte-Mathilde, l’état de Notre-Dame-de-Pitié ne cesse de se dégrader jusqu’à sa fermeture au public en juillet 1946. Les restes de son clocher en ruines sont détruits en 1949.

Echappant à la démolition dans les années 1960 et classée monument historique en avril 1975, l’église est restaurée et ré-ouverte au culte en 1985. Y sont célébrés depuis des baptêmes, des mariages et des messes,. Elle accueille également dess
activités culturelles telles que des concerts ou des conférences.

Enfin, en souvenir de son ancien clocher, un campanile a été inauguré en juin 2012. Il renferme une cloche dont le prénom Jean-Baptiste rappelle le passage à Puteaux de Jean-Baptiste Lully, surintendant de la musique sous le roi Louis XIV, qui
résida quelques temps au 58-60 de la rue Voltaire.

Le Palais de la médiathèque

Palais de la médiathèque

Face à la saturation de la bibliothèque centrale, installée depuis le milieu des années 1930 au 1er étage de l’Hôtel de ville, la municipalité décide la construction d’un équipement culturel sur l’îlot délimité par les rues de la République, Monge, Montaigne et de Brazza.

Ouvert en février 2008, le Palais de la Médiathèque, réalisé en béton avec un habillage en pierre du Portugal, est l’œuvre de l’architecte Jacques Rechsteiner. Son originalité tient dans sa façade vitrée suspendue par le haut, dont l’effet miroir renvoie une image animée de la rue et du ciel. Il est doté d’une esplanade agrémentée d’une fontaine à jets, réalisée volontairement en retrait de la rue afin d’offrir une vue panoramique de la façade de l’Hôtel de ville.

Cet équipement multiculturel d’environ 2000 m2 est composé d’une médiathèque dans sa partie centrale et d’un complexe cinématographique qui a ouvert ses portes en février 2009 à l’angle des rues Monge et République. Il comprend deux salles de projection et offre une programmation à la fois grand public, mais également Art et Essai. Son nom « Le Central » fait référence à l’existence d’un ancien cinéma, construit en 1933 par l’architecte André Rigothier à l’angle des rues Lucien Voilin et Chantecoq. En activité jusqu’au milieu des années 1970, il est démoli en juillet 1985 pour faire place à l’actuel Palais de la culture.

La roseraie de l’Île de Puteaux

Roseraie de Puteaux

C’est en 1942, que Madame Lebaudy, veuve d’un industriel sucrier, fait don à la commune de ses terres sur l’Ile de Puteaux, devenues dans les années 1980 un parc du même nom, un centre de loisirs pour les enfants des écoles de la ville et un
parcours de santé.

Le Parc Lebaudy, renferme une roseraie qui rappelle que la culture de la rose, au même titre que celle de la vigne, a été une activité économique importante dès la fin du 18ème et pendant tout le 19ème siècle à Puteaux. Cette rose du nom
latin « Rosa damascena officinalis » ou rose des parfumeurs, est également appelée « rose de Puteaux » pour sa culture sur le territoire communal.

Variété de la rose de Damas, cette fleur de couleur rose pâle était principalement cultivée au niveau du rond-point des Bergères sur le haut de Puteaux et sur le plateau jusqu’à Nanterre. La rose de Puteaux était très recherchée pour
ses vertus curatives et son odeur. Elle était vendue aux pharmaciens qui la faisaient rentrer notamment dans la composition d’onguents, de collyres mais également aux parfumeurs pour son incroyable fragrance.

Dans ce contexte, on a pu constater l’installation dans l’ouest parisien, dès la seconde moitié du 19ème siècle, d’usines liées à l’industrie du parfum comme à Puteaux avec les marques Coty, d’Orsay, Houbigant, Bienaimé ou
encore Caron.

Quant à la roseraie de l’Ile, elle compte aujourd’hui plus de 1600 pieds de roses provenant de près de 196 variétés différentes parmi lesquelles les roses Jacques Prévert, Victor-Hugo, Charles-de-Gaulle… ainsi qu’un pied de la
rose de Puteaux.

Le Jardin des Vignes

Jardin des Vignes

La culture de la vigne a été pendant plusieurs siècles l’activité économique principale de la commune. Ainsi, grâce à l’existence de sources d’Archives, on peut affirmer que le vignoble putéolien existait au 17ème siècle, même si on peut raisonnablement penser que son implantation est bien plus ancienne, voir sans doute moyenâgeuse.

Au 17ème siècle, une grande partie des coteaux de la ville, notamment la colline de Chantecoq, est couverte de vignes ainsi que des parcelles disséminées ici et là sur le territoire communal. Vers 1780, la ville compte près de 150 hectares de vigne, sur une superficie totale d’environ 320. Le vin de Puteaux semble être un vin blanc plutôt sec, qui en tant que vin de table est réservé à la consommation locale ou servi dans les guinguettes environnantes.

Il semble que le vignoble de Puteaux, comme l’ensemble du vignoble francilien au cours du 19ème et du début du 20ème siècle, ait subi de plein fouet les effets de maladies comme le phylloxera, mais également de l’industrialisation, de l’urbanisation
et de la concurrence des vins du sud de la France. Cette culture s’arrête alors vers 1927, avec l’arrachage des derniers pieds. Et si au cours des années 1940, un ultime essai a été tenté afin de faire face aux besoins de la population locale, il n’a subsisté par la suite que quelques rares pieds de vignes au sein de jardins de particuliers.

Néanmoins, la ville de Puteaux, afin de renouer avec ce passé viticole, a créé le « Jardin des Vignes » inauguré en septembre 2009. Cet espace accueille sur près de 1100 m2, une plantation de 170 ceps de vignes de cépage Chardonnay ainsi qu’un jardin aménagé avec des pergolas à chaque niveau d’escaliers. Quant aux premières vendanges, elles ont eu lieu à l’automne 2011 et sont à l’origine de la cuvée dite du « Clos Chantecoq ».

La Maison de Camille

Camille Renault

La Maison de Camille, inaugurée en septembre 2011, est un espace culturel composé d’un musée et d’une artothèque. Ce lieu, qui lui rend hommage, porte le prénom d’un restaurateur et mécène local, passionné de peinture, Camille Renault.

Né en 1904, Camille Renault qui débute sa carrière dans la restauration, décide dès 1925 d’ouvrir son propre restaurant à Puteaux. Situé à l’angle des rues Edouard Vaillant et de la République, ce restaurant va rapidement devenir un lieu culturel et mondain incontournable. On y rencontre alors des acteurs comme Jean Marais ou Jean Gabin, de nombreux peintres comme Picasso ou Bernard Buffet mais également des personnalités représentatives de « L’Ecole de Puteaux ».

Ce mouvement artistique lié au cubisme et installé au numéro 7 de la rue Lemaître, était organisé autour des frères Gaston Emile Duchamp dit Jacques Villon, Marcel Duchamp et Raymond Duchamp-Villon. Ce groupe a également accueilli d’autres artistes comme Frantisek Kupka, Francis Picabia, Albert Gleizes, Jean Metzinger, Fernand Léger ou encore Roger de la Fresnaye. Ouverte aux influences extérieures, notamment aux apports de la photographie et de la science, l’Ecole de Puteaux a vu ses artistes évoluer de la peinture figurative à l’abstraction,cubisme compris.

Quant à Camille Renault, surnommé « Big Boy » par sa corpulence, il sera de nombreuses fois portraituré comme l’atteste certaines toiles exposées au sein du musée. Il deviendra également mécène, en offrant les murs de son restaurant comme supports d’exposition puis collectionneur et marchand d’art. Ainsi en 1967, il vend son restaurant pour acheter une galerie d’art à Paris. Il décède en 1984 à l’âge de 79 ans.

La Maison de Camille abrite également une artothèque, qui à la manière d’une bibliothèque offre la possibilité de louer des œuvres d’art originales. Dotée d’une collection d’une centaine d’œuvres, ce lieu se veut avant tout une structure de diffusion de l’art contemporain afin de le rendre accessible à tous.

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