De Puteaux aux rêves : quand le parfum de luxe devient Art

Si le parfum est devenu accessible à tous, c’est bien grâce au développement d’une véritable industrie dont Puteaux connaît les secrets. La Ville a en effet accueilli certaines des grandes marques pionnières de la parfumerie moderne : Coty, d’Orsay, Houbigant, Caron, Phébel…

Ces célèbres maisons font aujourd’hui partie intégrante de l’histoire du luxe et sont aussi la fierté de Puteaux. François Coty est souvent considéré comme le père de la parfumerie moderne, notamment pour avoir démocratisé l’usage de parfums complexes à un prix plus abordable. Il ouvre de nombreuses usines en banlieue parisienne, et c’est sur l’Île de Puteaux que ses parfums sont emballés entre 1920 et 1934. À la veille de la guerre de 1914, les Parfums Coty étaient déjà n°1 dans le monde !

Plus poétiquement, Charles Baudelaire en fait un voyage onirique et exotique : « Pendant que le parfum des verts tamariniers, Qui circule dans l’air et m’enfle la narine, Se mêle dans mon âme au chant des mariniers. »

Parfum exotique

Les Fleurs du mal

Littérature parfumée : le sillage de l’élégance

Les plus grands auteurs ont régulièrement fait référence aux parfums pour donner du caractère à leurs personnages. Pensons à Flaubert dans Madame Bovary, où Emma est connue pour son goût pour la vie raffinée, notamment à travers ses parfums coûteux.

Les muses et les toiles : le luxe inspirant

L’art ne fait pas qu’évoquer le parfum ; il est souvent inspiré par lui. À l’instar de la célèbre affiche du Chanel N°5 d’Andy Warhol, les parfums sont devenus des sujets artistiques à part entière. Par ailleurs, l’histoire des parfums est indissociable des muses qui les ont incarnés. L’aura de Marilyn Monroe conférée à un parfum en est l’exemple le plus célèbre : « Cinq gouttes de Chanel N°5. » – à propos de sa tenue de nuit.

Le parfum a une capacité à éveiller la mémoire affective, comme Marcel Proust l’a décrit avec sa madeleine : « Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu... le goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin... ma tante Léonie m’offrait... »

À la recherche du temps perdu

Quand le flacon devient œuvre d’art

L’industrie du parfum a pris un nouveau tournant lorsque les flacons sont devenus des objets d’art. Le premier à en avoir eu l’idée est François Coty qui, dès 1907, propose à René Lalique (célèbre bijoutier et artisan du verre) une collaboration artistique. S’en est suivie une véritable mode, les maisons collaborant avec des artistes et artisans pour marquer les esprits. La société d’Orsay, également installée à Puteaux, a elle-même fait appel à René Lalique pour le flacon de son parfum, « Le Lys » dans les années 1920 ! À l’inverse, des maisons comme Dior ont collaboré avec des artistes contemporains, utilisant par exemple des compositions de Hans Zimmer pour la publicité de J’adore. De la même manière qu’une mélodie célèbre ou un livre culte, un grand parfum est un héritage culturel. Grâce à des entreprises pionnières comme Coty et Houbigant qui ont marqué l’histoire industrielle et économique de Puteaux, le parfum est passé du secret d’une élite à une œuvre d’art accessible.

Le saviez-vous ?

L’implantation d’usines comme Coty sur l’Île de Puteaux ou l’usine Phébel témoignent de la place centrale de la ville dans cette révolution olfactive. Le patrimoine de Puteaux garde ainsi la mémoire de ces flacons mythiques que vous pouvez admirer au Musée de la Section d’Or lors des visites organisées par le service des Archives municipales.

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