Découverte en 1987 par Francine Shapiro, l’EMDR repose sur l’idée que certains événements traumatiques ne sont pas correctement intégrés, entraînant des symptômes persistants : cauchemars, flashbacks, anxiété, douleurs physiques inexpliquées…
« L’EMDR est particulièrement indiquée lorsqu’on peut identifier un moment de bascule, un “avant” et un “après” », précise Laurence Brut. Il peut s’agir d’un accident, d’un deuil, d’une agression, d’une annonce médicale, mais aussi de traumatismes plus diffus liés à l’actualité, aux conflits ou aux catastrophes naturelles.
La thérapie suit un protocole en huit phases, incluant une évaluation initiale et des stimulations bilatérales alternées (SBA) – visuelles, auditives ou tactiles – qui permettent de retraiter les souvenirs traumatiques. Chaque séance dure de 60 à 90 minutes, se termine par un recentrage émotionnel, et peut entraîner un soulagement rapide, parfois suivi d’effets rebond encadrés par le thérapeute.
« L’EMDR agit à la fois sur les émotions, les pensées et les sensations corporelles », souligne Laurence Brut. « J’ai suivi une patiente qui souffrait de douleurs chroniques à la cuisse depuis un accident de voiture. Après quelques séances, la douleur a totalement disparu. »
Elle nuance cependant : « L’EMDR n’est pas une baguette magique. Elle est très efficace lorsqu’elle est bien ciblée, bien préparée et bien encadrée. Il ne s’agit pas d’une procédure mécanique, mais d’un travail en profondeur qui mobilise des processus neuropsychologiques complexes. »
Face aux appréhensions, elle rassure :
« L’approche EMDR est interactive. Vous restez conscient, vous pouvez parler, faire une pause, tout arrêter si vous le souhaitez. Le thérapeute est à vos côtés tout au long du processus. On peut commencer en douceur, sans aborder immédiatement un souvenir difficile. Vous avancez à votre rythme, avec bienveillance, et rien ne se fait sans votre accord. »