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— Février 2020 - N° 83 —

HISTOIRE ET PATRIMOINE

LA MAISON LORILLEUX

Baptisée en hommage à la famille Lorilleux, la Maison Lorilleux, construite au début du 19

e

siècle par Pierre Lorilleux à

quelques pas de l’entreprise familiale, est devenu ensuite le Conservatoire Municipal de Puteaux de 1974 à 2013. Aujourd’hui

rénové, ce lieu se réinvente et devient un lieu d’expositions, de culture et d’art sous toutes ses formes. Retour sur une saga

familiale qui a gravé son nom dans l’histoire de Puteaux.

Fils de Pierre Lorilleux, fondateur de la première fabrique

d’encres d’imprimerie en France, Charles Lorilleux a déve-

loppé la marque Lorilleux&Cie et fait connaître Puteaux à

travers le monde. Depuis 1818, le nom Lorilleux est inti-

mement lié à l’histoire de l’encre. Au début du 19

e

siècle,

les imprimeurs du monde entier préparent eux-mêmes,

chaque jour, l’encre dont ils ont besoin. Une tâche

complexe, onéreuse et peu sûre pour un résultat inabouti :

une encre éphémère à utiliser le jour même… Pierre

Lorilleux, conscient des difficultés pour les imprimeries

de produire cet or noir décide de lancer sa propre fabrique

mécanique d’encres en 1818 à Paris. Après plusieurs

mois de travail acharné, il parvient à fabriquer une encre

typographique stable. Le début d’un succès planétaire…

Quelques années plus tard, alors que son local parisien

s’avère trop exigu, il obtient en 1824, une ordonnance

royale qui l’autorise à installer sa fabrique au moulin à

vent de Chantecoq, sur les hauteurs de Puteaux. En 1856,

alors que l’entreprise se développe lentement, son fils

aîné, Charles Lorilleux, prend la tête de la fabrique et

propulse l’entreprise familiale dans une nouvelle ère…

En effet, à cette époque, une grande transformation indus-

trielle commence pour l’imprimerie. Charles Lorilleux,

quant à lui, suit pas à pas ce progrès et remplace petit

à petit la main d’œuvre par la machine. Sa production

décuplée, Charles Lorilleux édifie, en 1870, une nouvelle

usine, plus grande, autour du moulin Chantecoq qui

deviendra l’emblème de la marque. Deux ans plus tard,

par la création d’une nouvelle fabrique à Nanterre, spécia-

lisée dans la production de noir de fumée, un pigment

destiné à l’impression des livres et des journaux.

L'usine des imprimeries Lorilleux