Previous Page  13 / 52 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 13 / 52 Next Page
Page Background

13

Théâtre de Puteaux

LA MÉNAGERIE DE VERRE

DE TENNESSEE WILLIAMS

TRADUCTION : ISABELLE FAMCHON

MISE EN SCÈNE : CHARLOTTE RONDELEZ

Avec: Cristiana Reali, Ophelia Kolb,

Charles Templon, Félix Beaupérin

Vidéo et magie: Romain Lalire

Création musicale: Vadim Sher

Chorégraphie : Alma de Villalobo

Durée: 1h50

SYNOPSIS

À Saint-Louis, en pleine tourmente des

années 1930, on découvre l’équilibre

fragile d’une famille, dont le père s’est

volatilisé.

La mère Amanda, et ses deux enfants,

Tom et Laura sont tels des funambules,

refusant le vide, l’espoir en balan-

cier et le point d’équilibre accroché

à leurs rêves. Cet équilibre bascule

lorsque Tom, à la demande pressante

d’Amanda, invite un galant pour Laura :

un employé de l’entrepôt, Jim. Le temps

d’une soirée, les rêves prennent vie,

les fantômes ressurgissent et la réalité

s’immisce, alors que, pourtant, on ne

l’avait pas invitée.

Il est rare de voir

au théâtre un spectacle

qui frôle l'état de grâce

Télérama

VENTE DES PLACES

À LA BILLETTERIE SPECTACLE

ou sur culture.puteaux.fr

LA MÉNAGERIE DE VERRE

SAMEDI 16 NOVEMBRE • 20H45

THÉÂTRE

• THÉÂTRE DE PUTEAUX

Cristiana Reali revient sur la scène du Théâtre de Puteaux. Après Marie Tudor qu’elle a joué

en 2016 dans notre ville, la comédienne nous offre à nouveau un magnifique rôle de femme

écrit par Tennessee Williams. Un rôle à la mesure de son talent.

La pièce étant faite de souvenirs, elle échappe au réalisme.

La mémoire autorise une grande licence poétique… la mémoire

siège principalement dans le cœur

Tennessee Williams

«

La Ménagerie de verre est une pièce qu’on pourrait qualifier de pièce «à personnages ».

Ce n’est pas l’action globale qui importe mais le mouvement des cœurs

». Tels sont les

mots de son metteur en scène, Charlotte Rondelez, qui offre une adaptation au plus

proche de la vision de Tennessee Williams. La ménagerie de verre est la pièce la plus

autobiographique de l’auteur américain mais aussi la plus émouvante, la plus boulever-

sante. Premier succès public du dramaturge, Tennessee Williams y a laissé beaucoup

de lui-même et narre l’histoire d’une famille au plus profond de ses sentiments, de ses

conflits, des joies et des peines qui la traversent.

Cristiana Reali explose de beauté et de sincérité. Elle est cette femme abandonnée par

son mari. La laissant seule face à une fille handicapée consciente de son mal-être et un

fils qui se sacrifie pour faire vivre les siens tout en rêvant d’ailleurs. Dans cette Amérique

suave, sensuelle et cruelle qu’aime à décrire Tennessee Williams, Amanda (Cristiana

Reali) se réfère aux plans du passé, sans comprendre que la mémoire les travestit et que

les originaux n’existent plus. En proie à la misère sociale, redoutant les jours sombres

pour sa fille et un avenir de perdition pour son fils, Amanda refuse de se résigner. Mais

tout se dérobe à chaque pas, le temps qui passe recouvre peu à peu son idéal : construire

la réussite de ses enfants sur les souvenirs de son passé, effaçant ainsi sa propre chute.

Son énergie dévorante et débordante, pour maintenir un toit au-dessus de la tête de ses

enfants, les protègera peut-être des vents violents qui soufflent à Saint-Louis à cette

époque troublée des années 1930, mais elle écrase surtout les cœurs, l’urgence pour elle

ne s’embarrasse pas de délicatesse.

À travers une mise en scène délicate et inventive, Amanda masque sa mélancolie derrière

une jovialité forcée et Cristiana Reali nous emporte dans son jeu tout en justesse et en

sincérité. Entre fragilité et éclat, entre emprisonnement et désir de liberté, Amanda et

ses enfants sont des oiseaux en cage, pris au piège d’une vie qu’ils n’ont pas désirée.

C’est toute la subtilité de Charlotte Rondelez : mettre en scène les non-dits, les frus-

trations, les rêves brisés et le talent de ce quatuor de comédiens est de nous inviter au

cœur de ce déferlement d’émotions, de nostalgie, de secrets, de mensonges et de poésie.

Du grand théâtre !

© Pascal Gely