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ÉTÉ 2019 - N° 77 —

VALENTIN HAUSER,

FER DE LANCE

DE LA SCÈNE METAL

Il a appris la basse au Centre Jules Verne, le putéolien Valentin

Hauser est maintenant un des flambeaux du metal français

à l’étranger. Membre du groupe

Betraying The Martyrs

, il se

produit dans le monde entier avec ses cinq autres acolytes.

En septembre prochain, le 4

e

album du groupe sort dans les

bacs :

Rapture

, un nouvel opus que les fans attendent avec

impatience.

La sortie d’un nouvel album de

Betraying The Martyrs

est

toujours un événement pour les fans de metal et de metalcore

! Depuis 2008,

BTM

, pour les intimes, livre un son percu-

tant à l’efficacité redoutable et explore un univers musical

vaste qui fait de ce groupe une des références de la musique

extrême française et internationale. Mené par le chanteur à

la voix gutturale, Aaron Matts,

BTM

est un groupe français

qui a connu le succès en dehors de nos frontières. Avec plus

de 700 dates de concerts au compteur, le groupe prend de

l’ampleur chaque année et son influence sur la scène metal

est incontestable.

De retour d’une tournée triomphale en Asie, en particulier au

Japon, Valentin pose quelques jours sa basse pour repartir sur

les routes américaines pendant un mois ! Pour la première

fois,

BTM

est en tête d’affiche et c’est amplement mérité.

Nous avons rencontré Valentin Hauser qui nous présente son

nouvel album !

Infoscope : Comment la musique est apparue dans votre vie ?

Valentin Hauser :

À l’époque, j’étais au collège Anatole France.

J’aimais le rock et j’avais envie de jouer d’un instrument. À

14 ans, j’ai choisi la basse que j’ai commencé à apprendre

au Centre Jules Verne, avec le professeur Rosaire Riccobono.

La formation classique ne m’intéressait pas car je voulais

uniquement faire du rock ! Ce professeur a été incroyable,

avec lui j’ai appris à jouer du

Motorhead

, du

Deep Purple

sans avoir une base classique. Cette manière d’apprendre

m’a permis de m’ouvrir à ce que je voulais jouer pour ensuite

trouver des groupes et faire ce que j’aime.

Infoscope : Vous saviez déjà que vous vouliez faire ce métier ?

VH :

Je ne dirais pas que c’est le métier que je voulais faire. Je

pense que c’est un hobby qui a pris de plus en plus de poids

et de plus en plus de temps, à tel point que c’est devenu mon

activité principale.

Infoscope : Comment avez-vous intégré le groupe Betraying The

Martyrs ?

VH :

Pendant six ans, j’ai zoné et fréquenté tous les groupes

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de metal parisiens et de Région parisienne !

Un jour, un guitariste que je connaissais me

prévient que des musiciens sont en train

de créer un groupe et qu’ils cherchent un

bassiste. J’apprends que ce groupe de metal

a pour ambition de devenir l’un des meilleurs

de France ! Je passe l’audition. Je me rends

alors compte que je ne connaissais pas cette

musique : le metalcore. Je sors de l’audition

sans m’attendre à être appelé. Deux semaines

plus tard, je reçois l’appel du groupe qui

m’attend pour faire des essais. J’ai alors posé

la question : «

Vous me prenez ?

» Ils m’ont

répondu : «

Oui tu sais jouer de la basse,

t’as de la barbe, les cheveux longs, ça va le

faire ! 

». C’est comme ça que je suis rentré

dans le groupe à l’âge de 20 ans.

Infoscope : Le metal n’était pas une musique que

vous appréciez à l’origine ?

VH :

Si bien sûr. Mais il y a tellement de styles

variés que l’on ne peut pas tous les connaître.

Il y a des morceaux de métal de 24 minutes

avec des mesures composées ! Le metalcore,

je ne connaissais pas du tout. Je suis de la

vieille école! Mais j’ai découvert ce style qui

m’a beaucoup plu !

Infoscope : Expliquez-nous ce qu’est le metalcore ?

VH :

Historiquement, il y a le metal et à côté

le hardcore. Et le metalcore c’est quand le

metal a pris quelques éléments du hardcore :

des mesures rythmiques assez particulières

comme du break down. Et le metalcore est

né !

Infoscope : Betraying The Martyrs a énormément

de succès aux États-Unis et ailleurs dans le monde.

Et la France dans tout ça ?

VH :

Le metal en France n’est pas très

répandu bien qu’il se développe de plus en

plus, alors qu’aux États-Unis ça s’appelle

du rock ! Là-bas, c’est le metal extrême

que l’on appelle metal ! Par exemple, pour

les américains,

Metallica

c’est du rock. On

a commencé à tourner à l’étranger dès le

départ en se disant que si marche là-bas, car

il y a déjà un public, ça marchera en France.

Infoscope : Parlez-nous de votre dernier album qui

sortira en septembre prochain, Rapture :

VH :

D’une certaine manière l’album est divisé

en deux. Déjà on a un peu vieilli et en ayant

voyagé partout, on s’est ouvert à ce qu’il se

passe dans le monde. Je pense que ce qu’on

a vu au moment de la composition de l’album

nous a un peu déprimés. Mais heureusement,

vivre de sa passion, rencontrer des gens et

voir des belles choses nous a aussi remontés.

Du coup, cet album est le mélange de ces

deux côtés, l’un pessimiste et l’autre plein

d’espoir ! On a envie d’y croire. On trouve des

morceaux très sombres et d’autres plus lumi-

neux. On a toujours voulu parler de choses

qui nous touchaient. Dans l’album précé-

dent, on a parlé des événements du Bataclan

dans une chanson car ça nous a directement

touchés. Nous avions des amis qui étaient

présents. On parle toujours de ce que l’on

ressent. Je pense que c’est pour cette raison

que l’on connecte si bien avec le public.

Infoscope : Qu’est-ce qui a changé selon vous dans

l’esprit du groupe ?

VH :

Avant on était un peu plus énervé…

On jouait du deathcore, un mélange de

deathmetal et de hardcore. Depuis, on s’est

un peu assagi. On privilégie l’efficacité à la

violence.

Infoscope : Que souhaitez à Betraying The

Martyrs  ?

VH :

Plus de dates de concert !

SUIVRE L’ACTUALITÉ

DE BETRAYING THE MARTYRS :

BETRAYINGTHEMARTYRS.COM

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DE VALENTIN HAUSER SUR INSTAGRAM :

@VALENTINHAUSER

Rencontre d’artiste

© Maxime Pillet

© Mathilde Miossec

Valentin Hauser, Steeve Hoslin, Aaron Matts, Boris Le Gal, Baptiste Vigier, Vic Guillet

Rapture dans les bacs en septembre