PRIX
DE LA
CRITIQUE
LITTÉRAIRE ADULTE,
QUAND LA PLUME
SE LIBÈRE !
Félicitations aux lauréats
• Roman français -
Changer l’eau des fleurs
:
Éric DEFLANDRE
• Biographie historique -
Svetlana, la fille de Staline
:
Valérie CARRE
• Biographie historique -
La Saga des Bonaparte
:
Solange PAPELARD
• Roman français –
La dernière des Stanfield
:
Dominique VOISIN
• Roman policier étranger -
Les sœurs Mitford
enquêtent: l’assassin du train
:
Joëlle NICOLLE
• Bande dessinée -
L’Homme gribouillé
:
Nicole STEIP
Vous êtes toujours de plus en plus nombreux à vous inscrire au tradi-
tionnel Prix de la critique littéraire de Puteaux. Cette année encore
la sélection des lauréats fut difficile tant la qualité des textes était
au rendez-vous. Les membres du jury ont dû faire ce choix impos-
sible. Nous vous laissons savourer la critique d’Éric Deflandre pour
Changer l’eau des fleurs
, dans la catégorie roman français. Les
autres critiques sont accessibles sur le site : culture.puteaux.fr
De gauche à droite : Valérie Carre, Dominique Voisin, Joëlle Ceccaldi-Raynaud,
Maire de Puteaux, Nicole Steip, Joëlle Nicolle, Solange Papelard, Eric Deflandre,
Hélène Leblois, directrice des médiathèques et Maud Jaubert, bibliothécaire
De gauche à droite : Argentine Couteau, Michèle Lasnon, Michel Rolland,
James Caubas, Claudine Baudelocque, Alice Machelot, Valérie Soulaine
entourent Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Maire de Puteaux
Roman Français :
Changer l’eau des fleurs
de Valérie Perrin
Critique d’Éric Deflandre
«2017, un jour, un cimetière, une porte entrebâillée, étonnamment accueillante.
On y toque, on la franchit. Violette, la cinquantaine, attend. D’ailleurs que pour-
rait-elle y faire d’autre ? Hasard ou coïncidence, aujourd’hui Violette éprouve le
besoin de parler. Du passé, du présent, d’elle, des autres.
Alors entre deux boîtes de tisane elle attrape l’album photos de ses 35 dernières
années, de la fin de son adolescence dans les années 80 à maintenant.
Album d’une vie cabossée aux souvenirs mal rangés, reflet du présent mais
aux analepses permanentes, petits fragments d’une existence souvent sous
contrainte. Pourquoi être garde-cimetière ? Est-ce un métier ou bien une
thérapie? Avait-elle vraiment vocation à devenir gardienne des morts ou plutôt la
nécessité d’être gardienne des souvenirs, de ses souvenirs ?
Valérie Perrin, avec crédibilité, voire parfois une affectueuse dérision, nous fait
découvrir des hommes et des femmes du quotidien, nous fait ressentir leurs
préoccupations. Son style imagé, fluide, se trouve parfaitement séquencé à
travers de courts chapitres. Par moment cependant, naît une inéluctable lourdeur
dans la paupière. Est-ce la tisane que Violette nous a apportée ? C’est plus sûre-
ment le trop d’histoires, ou le trop de précisions autour de ces histoires.
Pourtant c’est aussi là que se perçoit la qualité du roman, se voulant écho de la
vraie vie. Nous-même, ne rencontrons-nous pas des amis, des voisins, qui nous
attirent quelquefois dans un monologue des anecdotes de leur existence ?
Un aspect également remarquable dans cette saga, c’est l’intelligence de sa
construction. Au sein de la première partie les protagonistes sont parfois un
petit peu là où on les attend. Mais la moitié du livre passé, plus nous tournons
les pages, plus ils se complexifient. Nous abandonnons davantage Violette pour
pénétrer au cœur de la vie et la tête des autres personnages.
Ainsi la profondeur de champ s’agrandit. Que notre vision était biaisée! Ils ne sont
pas ceux que l’on croyait connaître.
Il faut absolument lire ce roman jusqu’à son terme. On se figurait avoir tout saisi
au milieu du livre, mais non. Nous nous sommes faits joliment manipulés, piégés.
Bravo Valérie, bravo!
Ne jamais juger les gens qui croisent notre route, encore moins sans considérer
leur point de vue, beau rappel. Merci. »
PRIX
DE LA
CRITIQUE LITTÉRAIRE
JEUNESSE :
LIVREZ-VOUS
Qui a dit que la jeunesse ne lisait pas ?
Avec la nouvelle formule du Prix de la critique littéraire jeunesse :
#livretoi, à bas les statistiques !
Les jeunes putéoliens montrent chaque année leur intérêt pour la littérature.
Des classes des collèges Les Bouvets et Maréchal Leclerc ont d’ailleurs participé
avec leurs professeurs de français à l’écriture collective de critiques !
BD : The End de Zep
Critique de Joséphine Calm
« Je suis ici pour partager mon avis sur la BD The End.
Cette BD a été une très bonne lecture. À vrai dire, lorsque je l’ai eu
entre les mains pour la première fois, et que je l’ai rapidement feuil-
letée, elle ne me tentait pas trop, c’est pourquoi j’ai un peu attendu
avant de la lire. J’ai trouvé l’intrigue très intéressante. Je n’avais
jamais rien lu de semblable, et je pense que c’est un contexte qui
peut être source d’inspiration pour beaucoup d’écrivains ou de dessi-
nateurs. Beaucoup de romans et de BD abordent cette thématique de
« fin du monde », mais, en général, ce sont des récits qui ont un côté
surnaturel, difficilement croyable : les faits qui surviennent ne suivent
que très rarement la logique scientifique, et il ne me semble pas
avoir entendu parler d’une autre œuvre qui suggérait que la nature
elle-même voulait voir les humains disparaître. Ce contexte est bien
ancré dans le réel, cela semble assez plausible. Il m’a été impossible
de décrocher avant la fin de ma lecture, car, je pense, la première
scène donnait déjà dès le tout début de la BD envie de connaître la
fin. Cette catastrophe ne nous est pas expliquée lorsqu’elle survient,
ce qui donne donc lieu à une sorte de tension, de suspense, dès les premières pages. J’ai beaucoup
apprécié le dessin. Il est, je trouve, assez réaliste et l’idée de découper l’ouvrage en chapitres, à
l’aide de couleurs est très ingénieuse. Je pense que l’ensemble aurait moins bien rendu si les
planches avaient été colorées, ce dessin en « noir et blanc » donne en quelque sorte une ambiance
particulière à l’ensemble. La toute fin de cette BD renvoie beaucoup d’émotions : on arrive à se
mettre à la place du personnage et à ressentir cette culpabilité qui l’habite, la honte d’avoir survécu,
au détriment de tant de vies. Cela a un côté très touchant, très « humain ». Je trouve cependant
que la longueur de la narration, le nombre de pages que prend chaque scène, chaque bout de
l’intrigue, est assez inégal. Le début est juste, cependant je pense que la deuxième partie – celle
où les personnages mettent en place une théorie sur les faits qui adviennent, et que plusieurs
nouveaux éléments apparaissent dans l’enquête – est un peu courte. Les informations semblent
de ce fait obtenues trop facilement et cela enlève un peu de suspense. De plus, la dernière partie,
où Théodore parcourt le monde, seul, est très brève. Il aurait été intéressant de savoir comment
il parvient à se nourrir, à survivre, à supporter la vue de tous ces morts, et, aussi, dans quel but
marche-t-il, et vers où. Cela aurait contribué à aider le lecteur à imaginer combien ce doit être
long et éprouvant de vivre tout seul, au milieu des cadavres. Et l’existence du « camp » où se
rassemblent les survivants est assez irréaliste : comment sont-ils tous parvenus à y venir seuls,
sans indication ? C’aurait été plus juste, à mon sens, que Théodore croise un de ces réfugiés qui
patrouille, et envoie les gens qu’il croise dans la bonne direction, et qu’il y ait plus de dialogues.
Si j’ai un second reproche à adresser à ce livre, c’est que, bien que les informations scientifiques
qui sont données soient intéressantes, elles sont trop compliquées à comprendre pour quelqu’un
qui ne connaît rien au domaine des arbres. J’ai dû relire plusieurs fois chacune de ces explications
pour en comprendre le sens. Cela enlève un peu de fluidité, car le lecteur s’arrête souvent à cause
de ces incompréhensions.
En conclusion, cette BD a été une bonne lecture, même si elle manquait de fluidité et, peut-être
d’équilibre dans les temps de narration. Je pense que j’apprécierais beaucoup si un livre reprenait
cette histoire, peut-être que cela véhiculerait plus d’émotions. Je ne pense malheureusement pas
que cela arrivera un jour, mais pourquoi pas ? »
Les lauréates : Salma Abenyaaz,
Mariam Ait Hiba, Marceline Ponceau, Joséphine Calm
39
Pour lire toutes les critiques,
rendez-vous sur culture.puteaux.fr !
Félicitations aux lauréats
• Pour le roman
Pax et le petit soldat
catégorie 6
e
/5
e
:
-
Mariam AIT HIBA
- La classe de 5
e
1 du collège des Bouvets,
et leur professeur de français Monsieur
Doucis Aissi
• Pour la BD
La guerre de Catherine
catégorie 6
e
/5
e
:
- Salma ABENYAAZ
- La classe de 6e F du collège Maréchal
Leclerc, et leur professeur de français
Madame Karine Janod.
• Pour le roman
Inséparables
catégorie 4
e
/3
e
/2nd :
Marceline PONCEAU
• Pour la BD
The end
catégorie 4e/3e/2nd
:
Joséphine CALM
38
—
ÉTÉ 2019 - N° 77 —