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Rencontre d’artiste
: Pourquoi avez-vous décidé d’offrir deux toiles
réalisées “en live“ dans le cadre du Festival BD de Puteaux?
VIRGINIO VONA :
Le Festival BD de Puteaux m’a demandé de réaliser
deux toiles
en live
sur le thème de l’Armistice de la Première
Guerre mondiale. Quand j’étais à Puteaux, j’ai appris l’existence
d’un nouveau musée, La Maison de la Mémoire. Spontanément,
j’ai décidé de les offrir. Je n’avais pas envie qu’elles finissent dans
mon atelier. Je préfère qu’elles soient exposées dans un lieu dédié à
tous ceux qui sont morts pour la France. Je souhaitais que ces toiles
commémorent ces soldats, que l’art accompagne cet événement.
: Au moment où vous avez peint ces toiles, vous aviez
déjà une idée précise de ce que vous alliez dessiner ?
VV :
Je n’avais pas d’idée, elles sont venues spontanément dès que
le pinceau s’est posé sur la toile. Pour la première toile, les tran-
chées sont apparues dans ma tête. Je n’ai pas de mots pour décrire
cette horreur, mais avec la peinture, on peut communiquer plein de
choses. Dans les tranchées, les soldats étaient détruits psychologi-
quement et physiquement. Ils explosaient ! Quand je peins, j’essaye
de me mettre dans le contexte. Il y avait des armes extrêmement
puissantes mais ils n’avaient pas d’armure pour survivre. Ils étaient
moins équipés que les soldats de la Rome Antique ! Les tranchées
sont très symboliques de la Grande guerre.
: Vous ne préparez pas vos performances ?
VV :
Pour moi, réaliser une peinture
en live
, c’est sortir un animal
sauvage de sa cage. Les règles n’existent plus. Que la toile soit bien
faite ou pas, ce n’est pas l’important. Une performance ne doit pas
être préparée. Bien sûr, je connais mon sujet, mais je dessine un
trait qui va m’emmener à la construction de quelque chose. Dans
le cas de la Première Guerre mondiale, c’est une explosion, c’est
une atrocité, on sait ce qu’ils ont fait avec le gaz par exemple donc
évidemment je vais m’éloigner d’un rendu façon Disney ! Pour moi
il faut communiquer avec le public : qu’est-ce que c’est la Première
Guerre mondiale ? C’est une boucherie de l’histoire, c’est aussi l’ex-
périmentation des armes comme le mortier, c’était un laboratoire.
À travers mes tableaux, je voulais communiquer l’atrocité et pour
cette raison je n’ai d’ailleurs utilisé que du noir et du rouge.
: C’est important pour vous de vous approprier un
bout de l’Histoire ?
VV :
Oui bien sûr, ça rend la toile vivante. Finalement, quand on
dessine on ne le fait pas pour nous. Bien sûr c’est un plaisir de
prendre le pinceau mais à travers moi il devient une extension de
mon cerveau et ces quelques gestes me rapprochent de ce pan de
l’histoire. Ces gestes font vivre ma peinture et me permettent d’être
un témoin très lointain de cette guerre. Je suis très fier d’avoir pu
réaliser ces deux toiles.
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POUR VOIR LES ŒUVRES DE VIRGINIO VONA :
EXPOSITION : LES AS DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE —
Salle des Colonnes /
Hôtel de Ville
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