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Entretie

: Vou av répond à ’appe d l Vill . Qu

pens -vou d c genr ’événement organisé par de

institution telle qu le mairie ?

Marko 93 :

Ces événements offrent une belle vitrine à notre art.

L’ambiance festive et surtout familiale me plaît aussi beaucoup.

On rencontre des gens de tous âges confondus et c’est le moment

où l’on peut connaître notre public ! Notre art est connecté à la

rue donc c’est essentiel d’être en relation avec les gens. Je suis

très friand de ce genre de festivals, pour moi c’est un peu comme

le centre aéré ! Nous les artistes, nous sommes des grands

enfants donc c’est un plaisir de passer du temps ensemble ! Ça

me ramène à mon adolescence, quand je traînais dans les terrains

vagues pour regarder un artiste à l’œuvre ! Dès que je voyais un

grand qui graffait, je me cachais et je l’observais. Je décortiquais

sa technique pour comprendre. Ce plaisir de découvrir et

d’apprendre, je le retrouve dans les festivals !

: Nou célébron le 10 an d c festiva , savi -

vou qu nou somme un de première ville qu‰ 

légalemenŠ prêtŒ se mur à de graffeur ?

M93 :

C’est fantastique ! Il y a 10 ans ce n’était pas au goût

du jour ! Toutes les villes ne sont pas aussi accueillantes ! Je

n’aurais pas imaginé que Puteaux, qui a la réputation d’être très

propre, ose prêter ses murs aux

graffeurs. Il ne faut jamais se

braquer sur les apparences.

Au début, chaque courant

artistique a été décrié, celui-ci

n’a pas dérogé à la règle. Mais à

un moment, il se fait une place.

Après, tout le monde n’aime pas.

Mais la société française et les

mentalités évoluent. Maintenant,

on se rend compte que c’est un

art à part entière.

: Vou port le couleur d votr départemenŠ à

traver l mond ! C’esŠ importanŠ qu l publi“ eŠ le autre

artiste connaissenŠ votr appartenanc a 93, qu‰ esŠ u de

bercea– d l cultur hip hop français ?

M93 :

Bien sûr, c’est mon chiffre porte-bonheur et mon

background ! Cette époque phare de la culture hip hop, dont

Saint-Denis est un foyer, a permis à beaucoup de jeunes de

s’exprimer, comme moi ! Quand vous avez grandi ici, vous êtes

marqués à vie. J’ai beaucoup peint dans ma ville, bien que ces

dernières années, on me voyait plus à l’étranger. J’aime beaucoup

bouger. Je suis un véritable courant d’air, ça casse mes repères.

Alors, il n’est pas impossible que je quitte un jour Saint-Denis…

Du coup, je me pose souvent une question :

« si je déménage, je

fais comment si je change de département ? Marko 77? »

.

: Qu reten -vou d votr adolescenc à SainŠ-

Deni , depui vš premier graff e 1988 ?

M93 :

À la fin des années 80, j’étais un B-Boys, je tentais de

danser et de rapper ! Saint-Denis c’est la ville de NTM, le groupe

phare que l’on admirait tous. Joey Starr et Kool Shen sont des

artistes complets ! À l’époque, ils pratiquaient le lettrage, ils

graffaient, ils dansaient, ils breakaient, ils rappaient ! Aujourd’hui,

à 50 ans, ils font encore des coupoles* ! C’étaient nos modèles !

*La coupole est une figure au sol

du breakdance.