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Entretie

: Vou pratiqu autanŠ l peintur sur toil qu l

portraiŠ mura e £térieur. Quell techniqu préfér -vou ?

Sêma Lao :

J’aime les deux ! Mais le mur offre un espace qui

permet la liberté du geste. J’aime aussi le côté physique

qu’implique une telle création. On grimpe, on escalade, on se

déplace constamment. Les gestes sont amples, on est sur du

XXL ! Peindre dans la rue est un plaisir car tout le monde y a

accès. On échange, on partage, on créé une interaction entre

les gens et le street art. Offrir son art à tout le monde, c’est

la récompense ! C’est la petite surprise au coin de la rue et la

promesse d’une rencontre inattendue au détour d’une habitation !

C’est ça le plaisir de peindre à l’extérieur. J’aime les grands

formats et surtout le maniement de la bombe de peinture !

: Pratiquer l bomb , “’esŠ u pe auss‰ lâcher

pris ?

SL :

Oui totalement ! C’est complètement différent de la peinture

qui demande beaucoup de patience et de contraintes comme

le temps de séchage. Attention, c’est une technique que j’aime

particulièrement car la peinture acrylique permet de nombreuses

expériences artistiques. Mais l’aérosol a un effet instantané ! Avec

la bombe, je peux tester de nombreuses techniques et repasser à

l’infini ! Cette spontanéité colle à mon style impatient !

: L portraiŠ esŠ votr spécialitŒ. Q ’esŠ-c qu‰ vou

 amenŒ à vou intéresser à c domain ?

SL :

Le portrait est venu naturellement. Si j’aimais travailler le

lettrage quand j’étais adolescente, aujourd’hui le regard m’attire

beaucoup plus. Je choisis un visage suivant la lumière qui émane

de lui. Je peux alors jouer avec les ombres et offrir du relief à

travers beaucoup de couleurs et ainsi travailler cette lumière

que je dois ressentir. Mais je ne vais pas prendre un portrait

uniquement pour la lumière, il faut aussi que je sois touchée par

son expression. Je dois me retrouver dans son regard et y plonger

dedans pour le peindre. Depuis quelques temps, j’accorde aussi

de l’importance aux mouvements et aux mains qui sont porteurs

d’expressions également. Le choix du portrait dépend aussi

beaucoup de mes états d’âme.

Si je peins aussi bien des adultes que des enfants, je suis plus

touchée par le regard et les expressions des plus jeunes. Je me

sens très proche des émotions infantiles quand je peins. Dans

chaque portrait, en particulier ceux des enfants, il y a toujours

un peu de moi.

POUR SUIVRE L’ACTUALITÉ DE SÊMA LAO SUR INSTAGRAM :

@sema.lao

: Quan estim -vou q ’u portraiŠ esŠ fin‰ ?

SL :

On ne le sait jamais ! Je m’arrête quand je suis satisfaite,

quand je sens que ça me touche et quand j’ai réussi à m’approprier

le regard et l’expression.

Au-delà de ça, il n’y a jamais de limites. Je pourrais continuer mais

après j’entre trop dans le détail et je m’éloigne de l’essence de mon

travail qui est la spontanéité. Je veux préserver le rendu brut…