conférences
Philip K. Dick,
le visionnaire
Mardi 21 février • 20h
conférence • le central
«Votre réalité n’est pas la mienne. La vôtre
n’est qu’une illusion que votre perception a
figée. »
Philip K. Dick
Bien qu’il ne soit pratiquement jamais sorti de chez
lui, Philip K. Dick a inventé des mondes extraordi-
naires qui ne cessent de fasciner. Visionnaire, il
a effacé la frontière qui sépare le réel de l’imagi-
naire, le présent du futur, et est devenu l’un des
auteurs de science-fiction les plus influents du
20
e
siècle. Quelques mois avant la sortie de
Blade
Runner 2
, Éric Mallet revient sur son parcours et
sur l’influence dickienne dans le cinéma.
Philip K. Dick est sorti une seule fois des
États‑Unis pour se rendre en France à une
conférence de science-fiction en 1977 qui
est aujourd’hui devenue culte pour tous les
passionnés. L’homme n’a jamais quitté sa
maison de Californie. Était-il fou, schizophrène,
paranoïaque? Non, loin de là. Selon son
psycho-thérapeute Barry Spatz, Dick était un
dépressif doublé d’un agoraphobe mais il était
avant tout créatif. Un créatif qui ne s’arrêtait
jamais, à coup d’amphétamines. Créateur de
mondes nourris de science, de philosophie et de
religion, Dick a offert à la science-fiction (SF)
ses lettres de noblesse avec une quarantaine de
romans et plus de 120 nouvelles dont plusieurs
ont été adaptés au cinéma. À l’époque où il écrit
ses romans, la SF est considérée comme un
sous-genre. L’offre SF est peuplée de méchants
ou d’extraterrestres qui veulent détruire notre
planète et de gentils qui résistent. Caricature
simple, mais assez proche de la vérité. Or Dick
n’est pas de ces écrivains. Dans ses romans, ce
n’est pas la peur ou la guerre qui est décrite
mais plutôt cette horrible sensation que toutes
nos certitudes reposent sur du vent, que tout ce
que nous croyons exister n’existe peut-être pas.
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— février 2017 - N° 50 —