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— Décembre 2019 - N° 81 —
UN NOËL RUSSE À PUTEAUX
CATHERINE II, LA GRANDE AMOUREUSE,
HÉROÏNE
DE VLADIMIR FÉDOROVSKI
Conteur de l’âge d’or de la culture russe, Vladimir Fédorovski entretient une passion infinie pour Catherine II, impératrice de Russie.
« Catherine II m’a accompagné tout au long de ma vie, elle n’était pas russe mais elle est devenue plus que russe ! C’est un exemple
d’intégration totale. »
Féministe avant l’heure et despote éclairée, retour sur celle qui redonna sa grandeur à la Russie.
Princesse d’origine allemande, Catherine II a embrassé la
Russie et a modernisé son immense empire.
« Le plus grand
homme du siècle »
, comme l’appelait Voltaire, a pourtant
été longtemps dénigrée et surnommée la «
Messaline du
Nord »
par ses détracteurs. Mais l’histoire retiendra ce nom:
Catherine II La Grande ! Elle accède au pouvoir en 1762
suite au coup d’État organisé par des officiers de la Garde
dont faisait partie son amant, Grigori Orlov. Le Tsar Pierre III
abdique en faveur de sa femme, Catherine. Il est alors exilé
sous surveillance et est retrouvé mort dans des circonstances
étranges. Si Catherine n’a aucun droit pour régner et aucune
goutte de sang Romanov, elle est proclamée « impératrice
autocrate de toutes les Russies ». Grande admiratrice de
Pierre 1
er
, elle se revendique comme son héritière et le prend
pour modèle. Elle s’inspire de sa politique de développement
et s’attaque à la modernisation et à l’européanisation de son
pays. À force de conquêtes, elle agrandit son empire et prend
des terres à la Pologne et au Sud de l’Empire Ottoman. Elle
annexe la Crimée et érige la ville d’Odessa. Elle reforme l’État
dans les domaines administratif et judiciaire. Elle lance des
grands travaux d’urbanisation. Elle ouvre l’Empire à l’Occident
et fait de la Russie une grande puissance !
Malgré ces coups d’éclat, elle reste la «Messaline du Nord»
et est qualifiée de collectionneuse d’amants… Il est vrai
que tout au long de son règne, Catherine a toujours eu des
favoris. Et si elle entend bien garder le pouvoir, elle reste très
généreuse avec ses compagnons qu’ils soient réguliers ou de
passage. Mais c’est Grigori Potemkine qui occupe la place la
plus importante dans son cœur. Ensemble, ils transforment
Saint-Pétersbourg et notamment l’Ermitage, ancien palais des
monarques, qui deviendra le plus grand musée du monde en
terme d’objets exposés : plus de 60 000 pièces ! Surnommée
« la Minerve des arts », Catherine II est une disciple des
Lumières et une amie des philosophes. Elle entretient une
amitié épistolaire avec Voltaire et Grimm. Passionnée de
culture française, elle parle d’ailleurs couramment la langue
de Molière, elle achète une partie de la bibliothèque de Diderot
pour l’aider financièrement et lui octroie une rente annuelle.
Mais la Révolution française casse ces relations privilégiées.
La souveraine interdit aux philosophes de venir sur les terres
de l’Empire… Si elle se méfie des idées révolutionnaires, elle
combat l’obscurantisme et l’ignorance. Elle développe l’édu-
cation et propose de nouvelles matières à l’enseignement pour
élever le niveau intellectuel des russes.
Catherine II occupe une place à part dans l’histoire de la
Russie dont elle a laissé une empreinte éternelle.
Je laisse à la postérité de juger impartialement ce que j’ai fait.
Catherine
POUR ALLER PLUS LOIN :
Les amours de La Grande Catherine
de Vladimir Fédorovski
Éditions Alphée
Le triangle russe
de Vladimir Fédorovski
Éditions Plon
Le Roman des Tsars
de Vladimir Fédorovski
Éditions Texto
Portrait de Catherine II • Fedor Rokotov • 1763 • Tretyakov Gallery • Moscou, Russie