Théâtre de Puteaux
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:
C’est votre premier seul en scène.
C’était une envie de longue date ?
ARTHUR JUGNOT :
Pas du tout ! Je suis plutôt un
garçon de troupe. J’aime faire des spectacles
avec plein de gens ! Pour moi, être seul sur
scène n’est pas un acte généreux. Mais j’ai eu
un énorme coup de cœur pour la pièce alors que
j’étais en plein questionnement sur ma vie, sur
mon fils qui avait trois ans à l’époque. Ça m’a
permis de faire une psychothérapie et en même
temps un spectacle pour gagner ma vie !
:
Le propos de votre pièce est très
moderne. Vous vous placez du point de vue de
l’homme qui est aujourd’hui autant concerné
que la femme dans l’arrivée d’un enfant.
A J :
C’est vrai. Aujourd’hui dans les couples
modernes, on attend d’un homme plus que de
ramener à manger à la maison et ce n’est pas
forcément dans nos gênes (rires). Il faut que l’on
apprenne à vivre avec ça et en même temps on
ne sait pas le faire. C’est une pièce qui parle de
l’angoisse de devenir papa, et de l’angoisse de
gérer le fait d’être papa et souvent comme toutes
les angoisses et toutes les peurs, la montagne
que l’on se fait est beaucoup plus grande que le
fait de gérer. Je me moque du papa que je suis.
Évidemment c’est une comédie mais que je crois
touchante car j’explique que c’est l’enfer mais
qu’on y retourne !
: Vous avez dit que ce spectacle
était une sorte de thérapie. Est-ce que le fait
de le jouer a changé votre vision de la vie ?
A J :
Déjà mon fils a grandi donc c’est plus
facile (rires) ! Le fait d’en parler, même si ce
n’est pas mon histoire, fait dédramatiser la
situation. Je mélange toutes les angoisses
de tous les pères du monde pour faire un
concentré d’amusements. À la sortie, il y a
toujours des pères et des grands‑pères qui me
nourrissent d’anecdotes. On se sent moins seul
en partageant ! On se rend compte que c’est la
vie. Le partage aide beaucoup.
: C’est d’ailleurs un seul en scène
particulier, truffé d’effets spéciaux en tout genre.
A J :
Oui. Le spectacle original n’en contenait pas.
Avec le metteur en scène Sébastien Azzopardi,
nous avons eu l’idée d’ajouter des éléments.
J’appréhendais le stand up car je ne suis pas
humoriste. Et je ne voulais pas me retrouver
derrière d’épais rideaux noirs à faire des bla-
gues au micro ! J’avais envie d’un spectacle à
part entière. Avec toute son équipe artistique,
Sébastien Azzopardi a créé un habillage, un vé-
ritable décor, ce qui est rare pour un seul en
scène. Vous allez voir des projections vidéo avec
lequel j’interagis ! Je me sers du décor comme
d’une tablette pour créer des effets comiques !
Le public est même sollicité !
MOI PAPA ?
UNE PIÈCE DE BJARNI HAUKUR THORSSON
MISE EN SCÈNE : SÉBASTIEN AZZOPARDI
SCÉNOGRAPHIE : JULIETTE AZZOPARDI
Avec: Arthur Jugnot
VENTE DES PLACES
À LA BILLETTERIE SPECTACLES
DU PALAIS DE LA CULTURE
culture.puteaux.fr// 01 46 92 94 77
Durée: 1h20
: Du coup, ces effets spéciaux
vous accompagnent tout au long du
spectacle ?
AJ:
Je n’avais pas envie d’être tout seul sur scène
et je veux surprendre le public. Visuellement ce
spectacle est très riche. J’interprète plusieurs
personnages, dont ma femme qui apparaît
aussi sur les écrans avec laquelle je joue aussi!
On passe d’un style à l’autre au moment où le
public ne s’y attend pas!
: C’est le théâtre du futur ?
A J :
Je ne sais pas si c’est le théâtre du futur
mais c’est le théâtre que j’aime. Je pense
qu’avec mon metteur en scène nous avons
un point commun, c’est d’avoir envie de
moderniser le propos tout en restant très
amoureux du théâtre et de son côté classique.
Ce que l’on veut c’est surprendre mais en
respectant les codes du théâtre !
: Vous êtes comédien, metteur
en scène, vous dirigez des théâtres.
Toutes ces activités vous nourrissent
dans votre travail quotidien ?
A J :
On peut dire que je suis un homme de
théâtre (rires) ! Si je reste trop loin d’une
scène et d’un projecteur, je ne me sens pas
bien. Ce qui m’amuse c’est la complémenta-
rité des disciplines. Quand on joue, c’est un
plaisir incroyable d’échange avec le public,
alors que la mise en scène invite à un travail
de réflexion et de créativité. Mes activités sont
complémentaires et me permettent d’avoir
plusieurs ouvertures. Je fais aussi de la pro-
duction pour avoir une forme de liberté qui est
acquise maintenant et que je veux continuer à
cultiver.
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Sébastien Azzopardi
et Arthur Jugnot
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