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Avec Shakespeare, on passe d’une
rue à une maison, d’un balcon à un
cimetière, d’une église à une salle
de bal… Au Globe, il se contentait
de quelques éléments pour symbo-
liser le lieu. Nous avons respecté
ce choix et nous avons utilisé des
éléments modifiables pour raconter
cette histoire.
: Vous bousculez les
codes sans trahir l’auteur, quel
est votre secret ?
AM:
Il y a une méthode. Le tra-
vail le plus essentiel est l’étude
de texte. On n’utilisera pas un mot
sans qu’il soit compris et porté par
les comédiens. Il faut comprendre
non pas le sens mais la raison
d’être théâtrale. Les grands auteurs
de théâtre ont un rythme et ne laissent rien au hasard. Le but est de refaire
le travail de l’auteur au moment où il a écrit la pièce. Une fois qu’on a com-
pris la raison d’être du texte, on va se demander en quoi cette histoire nous
concerne et que ce qu’elle veut encore dire en 2016. Notre travail avec les
comédiens a été de savoir ce qui pouvait encore fonctionner aujourd’hui alors
que cette pièce date du 16
e
siècle. De nombreux jeux d’esprit et de langage
rythment l’histoire et le public du 16
e
siècle en raffolait! Mais qu’en reste-t-il
en français et en 2016? Nous avons cherché à nous réapproprier ces jeux de
mots pour les rendre compréhensibles au spectateur contemporain. Certains
sont restés, d’autres sont partis à la trappe! Il faut savoir que monter l’inté-
gralité de
Roméo et Juliette
nécessiterait quatre heures de scène! Je souhai-
tais créer un spectacle de moins de deux heures avec la certitude que tout le
monde puisse suivre cette histoire sans en manquer une facette.
: Pourquoi cette pièce écrite en 1597 continue-t-elle de
fasciner encore aujourd’hui ?
AM:
C’est l’éternel combat de l’amour contre la violence. On sait qu’il faut
que l’amour gagne mais combien de fois arrive-t-on à le faire dans la réalité?
Nous le rappelons à notre manière. Et théâtralement c’est très fort, lorsque
vous êtes face à une salle comble qui se sent concernée, il se passe quelque
chose. Avec le public, on signe un nouveau pacte, tous ensemble. En cela,
le théâtre est irremplaçable, c’est un endroit où nos valeurs se réconcilient!
: Votre première en Île-de-France a lieu au Théâtre des
Hauts‑de‑Seine, théâtre dans lequel vous avez répété
Roméo et Juliette
.
C’est important pour vous d’avoir le soutien des municipalités comme
celle de Puteaux.
AM:
Bien sûr, en plus c’est un très beau théâtre. On était très heureux d’être
accueilli car c’est fantastique pour une troupe et un metteur en scène de
pouvoir bénéficier d’un aussi bel outil. On travaille en salle de répétition
pendant un temps. Mais à un moment, on a besoin d’avoir un théâtre. Et que
Puteaux nous mette à disposition son théâtre pendant une résidence où nous
avons rencontré des élèves, où il y a eu des échanges, c’est indispensable
pour créer et très agréable aussi.
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Théâtre des Hauts -de-Seine
vente des places à la billetterie spectacles
du palais de la culture:
culture.puteaux.fr // 01 46 92 94 77
Tarif Plein: 20€
tarif Abonné: 17€
Tarif -26 ans: 15€
Tarif abonné Jeune: 12€
Tarif Enfant: 10€
roméo et juliette
Par la Compagnie Viva, d’après William Shakespeare
Mise en scène: Anthony Magnier
Avec: Julien Bouanich, Camille Claris, Benjamin Egner, Vanessa
Koutseff, Lauri Lupi, Bejamin Penamaria, Lionel Pascal, Axel Hache
Durée: 1h45
R
etrouvez
la
vidéo
de
l
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événement
sur
www
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puteaux
.
tv
«C’est certain, en Anthony Magnier,
Molière reconnaîtrait l’un des siens. »
Le Figaro