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Conservatoire JB Lully
Haendel et le roi George 1
er
sur la Tamise à l’occasion de la Water Music de 1717 par Édouard Hamman
UN TREMPLIN ITALIEN POUR UN AVENIR PROMETTEUR
À 17 ans, il occupe le poste d’organiste à la cathédrale de Halle qu’il
abandonne un an plus tard pour s’installer à Hambourg, dans une ville
plus grande, ouverte aux influences étrangères. Il est engagé comme
deuxième violon dans l’orchestre de l’Opéra, donne des leçons de
musique et commence à composer. Il écrit en 1704 une maladroite
«
Passion selon saint Jean
», fruit d’un jeune compositeur encore inex-
périmenté, mais dont J.S. Bach se souviendra une vingtaine d’années
plus tard et à laquelle il fera des emprunts. Il commence également à
écrire des opéras. Au cours de l’hiver 1707 Haendel part pour l’Italie
avec l’ambition de se faire une place dans ce pays dont le monde
entier salue et admire l’art musical. Il se rend à Florence, Rome,
Naples, Venise, centres musicaux de l’Italie baroque et y triomphe
avec des compositions vocales destinées au culte catholique dont il
se sent proche mais auquel il refuse de se convertir.
C’est en avril 1707, au cours de cette période italienne, que le luthé-
rien Haendel compose à Rome pour ses protecteurs catholiques un
motet latin sur le psaume 110, son
Dixit Dominus
. Synthèse des
styles allemand et italien, il associe dans cette œuvre de jeunesse
aux nouveautés italiennes un thème traité en cantus firmus comme
un choral allemand. Malgré quelques interventions de solistes soprani
et alto, cette œuvre fait presque exclusivement appel au chœur et
préfigure les grandes œuvres chorales à venir. C’est également à
l’opéra que s’intéresse Haendel pendant cette période et il obtient un
immense succès avec «
Rinaldo
» qui sera créé en 1711. Il n’a pas 25
ans quand, auréolé de ses succès italiens, il retourne en Allemagne
où il se verra offrir le poste prestigieux de Kapellmeister à la cour de
Hanovre mais il ne restera qu’une année dans cette Allemagne où il
ne reviendra que très rarement.
CONQUÉRIR LONDRES ET IMPOSER L’OPÉRA ITALIEN
C’est à Londres, qui est à cette époque la première ville du monde où
aristocrates et bourgeois sont férus de culture, qu’il s’installera à partir
de 1712. Il y obtient rapidement un éclatant succès avec la reprise
de son opéra «
Rinaldo
», offrant aux londoniens, qui n’avaient jamais
rien vu ni entendu de semblable, un produit musical qu’ils ignoraient.
Haendel va très vite satisfaire ses deux ambitions : conquérir Londres
et imposer l’opéra italien.
Suivront des compositions officielles, dont la très fameuse
Water
music
en l’honneur du roi d’Angleterre Georges 1
er
ancien électeur
de Hanovre, une exploration dans tous les domaines de la musique
instrumentale, de la musique sacrée comprenant des Oratorios, des
Motets, des Anthems composés sur des textes bibliques mais à la
gloire des souverains comme le très célèbre «
Zadok the Priest
», et
bien sûr des opéras.
En 1724 est créé
Giulio Cesare
, un des plus beaux chefs-d’œuvre de
l’opéra baroque italien. Haendel est naturalisé anglais trois ans plus tard.
LE PLUS GRAND DE TOUS…
Lassé de la vie londonienne, Haendel se rend à Dublin à l’occasion
d’une invitation à une saison d’oratorios. Accueilli avec enthousiasme,
c’est là, qu’en 21 jours, il écrit le chef-d’œuvre
Messie
.
La vie de Haendel est une vie de solitude, de travail acharné, d’une
exigence sans faille à l’égard de ses interprètes chanteurs ou instru-
mentistes. Sa musique séduit, émeut, enthousiasme, il est probable-
ment un des plus grand bel-cantistes, salué et admiré par Mozart,
Gluck, Haydn, Chopin, Liszt et bien d’autres encore Beethoven dira de
lui qu’il est « le plus grand de tous ».
CHŒUR LES SAISONS
L’Orchestre de chambre d’Île-de-France
Soprani : Angéline Le Ray, Soanny Fay
Alto : Julie-Anne Moutongo-Black
Ténor : Carlos Montenegro
Basse : Romain Stutzmann
Orgue : Ancuza Aprodu
Direction : Gilles André
TARIFS : 17€ ET 15€
RÉSERVATION : FNACSPECTACLE.COM • 0681001511