Filmer le travail et le mettre en scène avec ses travers sont un
des enjeux du cinéma. Plus qu’un décor, le milieu professionnel
devient un élément essentiel, un moyen pour déstabiliser les
individus. À travers une sélection de films, Éric Mallet, votre
spécialiste du cinéma de la médiathèque, vous présentera le
nouveau sujet cher aux cinéastes, le burn out ou le syndrome
d’épuisement professionnel.
Toujours en quête d’émotions puissantes, les cinéastes
s’orientent vers l’entreprise. Nid de compétition, de stress et de
frustration, le travail s’immisce de plus en plus dans la sphère
intime pour aller jusqu’à la domination des êtres. Aujourd’hui
le burn out n’est pas reconnu comme maladie professionnelle.
Pourtant, il peut conduire à un point de non retour comme le
raconte le réalisateur Jean-Marc Moutout dans son film
De
bon matin
(2011) avec Jean-Pierre Darroussin. Un matin, un
cadre financier suisse arrive comme d’habitude à son bureau
et tue ses deux patrons sous les yeux de ses collègues.
Inspiré d’un fait réel, le film met en avant la pression que
peut ressentir un employé face aux objectifs exigés. Ce film
rappelle celui de Joel Schumacher,
Chute libre
(1993) avec un
Michael Douglas, au sommet de son art, dans le rôle d’un ingé‑
nieur au chômage emprisonné dans sa propre vie et ses frus‑
trations. Joel Schumacher filme avec intensité la dégringolade
infernale de ce monsieur-tout-le-monde. Perdre le contrôle
peut être aussi violent que salvateur comme le montre le réali‑
sateur argentin Damián Szifrón dans
Les nouveaux sauvages
(2014). Il met en scène la folie ordinaire de la vie quotidienne
et balance à la tête du spectateur le poids du monde actuel
et l’incertitude économique qui conduisent à une violence
inouïe. Le burn out est le nouvel eldorado des cinéastes !
Jeudi 29 septembre • 20h
Conférence cinéma
Animée par Éric Mallet
entrée libre dans la limite des places disponibles
19
Le Central
La désorganisation
qui mène au burn out
Jeudi 29 septembre • 20h
Le Central
